Pour beaucoup de femmes, la coloration fait partie d’une routine beauté bien installée. Mais dès qu’une grossesse s’annonce, la question surgit : « Puis-je continuer mes colorations ? », « L’ammoniaque ou le henné sont-ils sans danger ? ». Entre envie de garder ses habitudes et besoin de protéger son bébé, difficile de savoir où placer le curseur. Cet article fait le point sans dramatiser, mais avec des réponses claires.
Ce que dit la science
Les colorations classiques
- Les colorations chimiques permanentes contiennent souvent ammoniaque, peroxydes, résorcinol, p-phénylènediamine (PPD).
- Ces molécules pénètrent la fibre capillaire et, en petite partie, le cuir chevelu.
- Les études actuelles n’ont pas montré de risque majeur de malformations ou d’effets toxiques directs sur le fœtus.
- Cependant, l’inhalation des vapeurs (notamment d’ammoniaque) et le contact répété avec la peau suscitent des interrogations.
Le cas du henné
- Le henné naturel (Lawsonia inermis) est généralement bien toléré et considéré comme sûr.
- Attention toutefois aux « hennés noirs » qui contiennent parfois des sels métalliques ou de la PPD, potentiellement irritants ou allergisants.
Les alternatives plus récentes
- Les colorations dites « sans ammoniaque » remplacent cette molécule par d’autres agents alcalins (MEA, par exemple). Elles ne sont pas totalement exemptes de chimie mais sont moins odorantes.
- Les masques colorants ou les soins à base de pigments végétaux apportent une teinte temporaire avec moins de molécules réactives.
Santé humaine
Ce qu’il faut retenir pendant la grossesse
- Les risques avérés sont faibles, mais la peau et les muqueuses sont plus sensibles.
- Le contact répété avec les produits de coloration peut provoquer des réactions allergiques plus fréquentes chez la femme enceinte.
- Les vapeurs d’ammoniaque et de solvants peuvent être gênantes (maux de tête, irritations).
Recommandations de précaution
- Éviter les colorations pendant le premier trimestre, période la plus sensible pour le développement du bébé.
- Préférer les applications espacées (toutes les 8 à 10 semaines plutôt que toutes les 4).
- Bien aérer la pièce lors de l’application, surtout pour les colorations maison.
- Porter des gants pour limiter le contact cutané.
Environnement
Impact des colorations chimiques
- Certaines molécules (PPD, résorcinol) sont polluantes et peuvent se retrouver dans les eaux usées.
- L’industrie capillaire figure parmi les plus gourmandes en solvants et agents chimiques.
Alternatives plus respectueuses
- Les colorations végétales (henné, indigo, pigments de betterave, camomille) ont un impact bien moindre.
- Les marques engagées développent aussi des gammes certifiées bio avec des pigments naturels et des bases aqueuses.
Conseils pratiques
- Si vous voulez continuer vos colorations, espacez-les et privilégiez des formules plus douces, sans ammoniaque et sans PPD.
- Le henné naturel peut être une bonne alternative, à condition de vérifier sa composition.
- Les soins repigmentants ou masques colorés sont intéressants pour camoufler légèrement sans exposition chimique importante.
- Et si possible, profitez de la grossesse pour laisser vos cheveux au naturel : c’est aussi l’occasion de donner du répit à votre fibre capillaire.
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FAQ
Puis-je faire une coloration chez le coiffeur enceinte ?
Oui, mais assurez-vous que le salon soit bien ventilé et prévenez votre coiffeur pour qu’il adapte les produits.
Le henné est-il toujours sûr ?
Le henné naturel, oui. Mais méfiance avec le henné noir, qui peut contenir de la PPD.
Les colorations sans ammoniaque sont-elles vraiment meilleures ?
Elles réduisent les odeurs et l’irritation, mais utilisent d’autres agents chimiques. Elles ne sont pas 100 % naturelles.
Bibliographie sélective
- SCCS (2012). Opinion on p-phenylenediamine (PPD) in hair dyes.
- Koren G, et al. (2015). Safety of hair dye use during pregnancy. Can Fam Physician.
- Tisserand R, Young R. (2014). Essential Oil Safety (pour les hennés enrichis en huiles).
Conclusion
La coloration des cheveux pendant la grossesse n’est pas interdite, mais quelques précautions s’imposent. Les risques ne concernent pas directement le bébé, mais surtout la maman : réactions cutanées, inconfort lié aux vapeurs, allergie possible.
Les solutions les plus sûres restent les colorations végétales ou le henné naturel. Mais la meilleure alternative reste parfois la plus simple : accepter sa couleur naturelle, au moins pour quelques mois.
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